ARTISTES

Joëlle PRÉFONTAINE

Comédienne, metteuse en scène, autrice,
chanteuse, danseuse et formatrice
Née le 13 mars 1984 à Legal, en Alberta
Elle vit maintenant à Edmonton

Joëlle PRÉFONTAINE

Joëlle a grandi dans une famille musicale ancrée depuis plusieurs générations de francophones dans le petit village de Legal. Très tôt, elle exprime une nature artistique en chantant dans la chorale et en participant aux activités culturelles de sa communauté. Après l’école secondaire, elle décroche un diplôme collégial en performance théâtrale du Red Deer College (2004) et s’installe ensuite à Edmonton pour compléter un baccalauréat en beaux-arts en interprétation théâtrale à l’Université de l’Alberta (2009). Ses diplômes en mains, elle souhaite rapidement vivre de son art. Heureusement, tout l’intéresse dans les arts de la scène; la mise en scène, l’écriture, le jeu. Elle joue, mais elle danse aussi et elle chante. Les rôles se succèdent alors en anglais et en français, elle participe à de nombreuses créations et festivals Fringe, elle travaille avec des compagnies telles que Prospero, Theatre Yes, Surreal SoReal, Alberta Opera, pour ne nommer que celles-là.

Parallèlement à sa carrière de comédienne et de chanteuse, elle devient aussi formatrice et guide les jeunes dans la création d’œuvres théâtrales uniques et près de leur réalité. Elle se forme ainsi à l’écriture et à la dramaturgie. Grâce aux opportunités théâtrales que lui offre l’UniThéâtre, Joëlle renoue avec sa langue maternelle et la francophonie. Dès lors, elle cherche à trouver sa propre voix d’artiste bilingue et multidisciplinaire. Elle participe à de nombreux ateliers et formations de jeu et d’écriture offerts par l’Association des théâtres francophones du Canada ou du Regroupement artistique francophone de l’Alberta. Forte de ces expériences, elle veut écrire à propos de la réalité des petits villages francophones en milieu minoritaire et décroche pour le faire le Prix national d’excellence RBC du Fond pour l’avancement du théâtre francophone au Canada (2012). Appuyée par le metteur en scène Philippe Soldevila, elle crée alors la pièce de théâtre bilingue, Récolte, qui raconte le destin tragique d’une famille marquée par l’alcoolisme et la difficulté à communiquer. Une mise en lecture de la pièce est présentée aux Zones théâtrales à Ottawa en septembre 2013 et montée à l’UniThéâtre le mois suivant.

Voulant développer aussi ses capacités vocales, Joëlle participe à l’édition de 2011 de Polyfonik. En découlent de nombreuses performances chantées, notamment en duo avec Mireille Moquin pour la première partie de Lise LeBlanc, mais également dans de nombreux spectacles musicaux où elle pousse sa voix dans des zones diverses, de la pop au country, en passant par le chant classique. Elle expérimente également la création vocale en chantant sur scène avec une pédale de looping.

Toujours intéressée à développer encore plus sa pratique artistique, elle retourne aux études à l’Université de l’Alberta pour faire une maitrise en beaux-arts en pratique théâtrale (2017). De ses recherches universitaires naissent la pièce Huh?!, qui explore un théâtre de nature plurilingue pour la jeunesse, et Mémix, destiné aux tout-petits et présenté lors de l’initiative Fabula Fabulis de l’UniThéâtre. Cette exploration d’une dramaturgie axée sur la jeunesse et le plurilinguisme l’amène tout naturellement à diriger l’UniThéâtre, ce qu’elle fera de 2018 à 2020 en tant que directrice artistique. Durant ce prolifique passage, elle met en scène le récit théâtral et poétique La fille du facteur de Josée Thibeault (2019), la pièce jeune public Élise et l’extinction totale de Paula Humby (2019) et Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay avec une distribution de femmes de la communauté francophone d’Edmonton (2020).

En 2018, Joëlle présente pour la première fois sur scène, lors du spectacle Nouveau Monde du Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique, son manifeste J’parle mal, pis j’aime ça, une pièce de spoken word qui émeut et ravit la foule. Joëlle sera appelée à interpréter son manifeste à de nombreuses reprises par la suite et toute une sphère de francophones souffrant d’insécurité linguistique en fera son hymne à la liberté de parler sa langue, à sa manière.

J’parle mal, pis j’aime ça
Pure laine, pure langue
Pure shit
[…]
Le français dans l’Ouest, c’pas perfect
On connaît pas tout’ les bons words
Pis on switch when we want
C’est comme ça qu’ça s’passe
Ma vérité comme francophone dans l’Ouest

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