ARTISTES
Herman POULIN
Sculpteur, dessinateur, peintre
Né le 5 janvier 1950 à Saint-Prospère de Beauce, Québec
Herman est le deuxième d’une famille de onze enfants. C’est en 1953, alors qu’il n’a que quelques années, qu’il s’installe avec ses parents à Saint-Édouard, en Alberta.
Malgré la famille nombreuse, il passe une enfance heureuse. « On avait une grosse famille, mais on avait tout ce qu’il nous fallait; on a jamais été dans la misère », explique-t-il. Il passe ses premières années d’école en français, avec les sœurs de l’Assomption. Avec leur appui, et celui de son père, qui lui apprend les rudiments de la sculpture, Herman explore ses talents d’artiste. Il reçoit ses premières leçons de Margo Lagassé, une artiste de Saint-Paul, qui demeurera pour lui une grande source d’inspiration. Il poursuit sa formation à Calgary, puis à l’Arizona School of Fine Arts. Il lance son entreprise, HuB Designs, en 1977. Il réalise des affiches en bois et en ciment, des monuments de bronze et des trophées. En parallèle, il travaille pour Poste Canada, un emploi qu’il gardera pendant plus de 30 ans.
Herman Poulin a créé plus d’une quinzaine de monuments, dont trois sont installés sur le terrain de la législature albertaine, à Edmonton. L’une de ces sculptures, L’empreinte francophone, célèbre la contribution des communautés francophones à l’histoire et au tissu social de l’Alberta. Pour la réaliser, Herman et sa femme, Brigitte, ont parcouru la province pour recueillir les empreintes de 1166 francophones, provenant de 12 régions. Ces empreintes sont intégrées dans la sculpture. Herman a également réalisé le monument Métis du parc Lagassé à Saint-Paul et la statue du trappeur Angus Shaw à Bonnyville.
En août 2022, un monument qui célèbre la signature du Traité numéro 6, en 1876, a été dévoilé sur le terrain de la législature albertaine à Edmonton. Fruit d’une collaboration entre la Confédération des Premières Nations du Traité 6, de la province de l’Alberta et de la ville d’Edmonton, ce monument a été sculpté par Herman Poulin.
« J’ai aussi beaucoup aimé travailler avec l’association de Réconciliation de Saint-Paul », explique Herman. « J’ai demandé à une ainée : par où est-ce que je dois commencer (la réconciliation)? Et elle m’a répondu : Herman, reconnaît d’abord le cercle. » Ce fut l’inspiration d’une de ses œuvres les plus touchantes, où un cercle de trois personnes est entouré d’un cercle plus grand, puis un autre, et un autre. « Ce cercle-là représente l’humanité. »
La carrière artistique d’Herman Poulin est un cheminement de silence et de joie. « Je n’aurais pas pu faire tout ce que j’ai fait sans Brigitte, qui est ma partenaire de toujours, et sans l’appui de ma communauté », affirme Herman. « La confiance en soi, elle ne vient pas seulement de l’intérieur; quand on me fait confiance, on m’aide à la développer. »