ARTISTES
Sylvie NADEAU
Illustratrice et artiste peintre
Née le 30 décembre 1952 à Saint-Benjamin (QC)
Les parents de Sylvie, Suzanne Marie Paule Roy et Raymond Joseph Nadeau ont 2 enfants. Sylvie grandit au Québec en milieu agricole d’abord, puis dans la ville de Québec. Petit à petit, on souligne ses talents en dessin et en peinture. Elle habite présentement en campagne, dans le Comté de Leduc (Alberta) et est maintenant à sa retraite. Elle se consacre au jardinage, à la lecture, au bricolage, aux rénovations, au dessin et à la peinture.
En 1970, Sylvie fait un cours en dessin technique et art publicitaire. En 1973, elle réalise les illustrations médicales pour les chercheurs et les enseignants du Centre hospitalier de l’Université Laval. En 1977, elle devient graphiste pour J.E.P. inc. et l’Imprimerie moderne à Saint-Georges (QC), puis entreprend ses études universitaires. Pendant ses études, elle illustre un diaporama sur la Genèse pour les Missionnaires du Centre Viréo à Québec.
Dès l’obtention de son baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval en 1981, Sylvie déménage à Edmonton. L’année suivante, cette artiste talentueuse réalise la conception et la programmation sur ordinateur vidéographique d’illustrations médicales animées pour la firme Reed Communications d’Edmonton. Elle travaille ensuite en tant que graphiste pour l’université d’Athabasca à Edmonton. Sylvie devient mère de famille et a un garçon. Après quoi, elle poursuit des études à la Faculté Saint-Jean et obtient un BEd/AD en 1987.
Sylvie Nadeau enseigne le français et les arts plastiques, mais elle n’a pas fini de satisfaire à sa quête de savoir. Elle fait des études en travail social à l’Université de Calgary et en conception et génie techniques ainsi qu’en dessin industriel au Northern Alberta Institute of Technology (diplômée en 1997).
L’œuvre de Sylvie Nadeau qui fait couler beaucoup d’encre dans les médias est sans conteste sa peinture murale illustrant la vie et l’œuvre de Mgr Vital Grandin (1989). Les médias locaux l’encensent. C’est l’aboutissement d’un projet initié par les Jeunes entrepreneurs francophones et commandé par Francophonie jeunesse de l’Alberta pour la ville d’Edmonton, station de métro Grandin. Pendant une vingtaine d’années, cette œuvre fait la fierté de la francophonie d’Edmonton et des environs. Puis, en 2020, la pandémie covid pendant laquelle l’on découvre des corps d’enfants ensevelis dans les terres entourant diverses écoles résidentielles catholiques à travers le Canada, mais particulièrement en Colombie-Britannique et en Alberta, fait basculer toute représentation publique des « monuments » catholiques au Canada : effigie, sculpture, murales, etc. De fait, en 2021, les échevins de la ville d’Edmonton sont unanimes : il faut enlever toute référence officielle à un archevêque considéré comme « architecte » des écoles résidentielles au Canada; il faudra trouver un nouveau nom pour la station de métro portant son nom; entre temps, la murale réalisée par Sylvie Nadeau est recouverte d’un panneau orange, la couleur qui représente dorénavant les milliers d’enfants autochtones victimes de l’abus à leur égard par les écoles résidentielles.
Comment une artiste réagit-elle à un tel événement, son œuvre ayant été réalisée de bonne foi et ayant été vue comme l’aboutissement d’une collaboration entre la ville d’Edmonton et la communauté francophone? C’est un cheminement douloureux que vit alors Sylvie Nadeau :
« Très difficilement et émotionnellement d’abord. Désir d’isolement et de prise de recul. Silence, puis acceptation et prise de position. Clarification de l’esprit dans lequel j’ai peinte cette murale avec tout mon cœur. Acceptation de la réalité qui a frappé la communauté autochtone et désir de réparer les erreurs, réduire le conflit, panser les blessures et participer à la solution avec la participation des autochtones. »
Et c’est ce que fait Sylvie Nadeau : elle peint des murales en collaboration avec Aaron Paquette (artiste cri et métis, élu échevin de la ville d’Edmonton en 2017), la communauté autochtone et l’Edmonton Arts Council. Ces murales sont présentement situées en permanence à la station métro, préalablement nommée Station Grandin, présentement appelée Government Centre Station. De plus, ajoute cette artiste intègre : « J’ai participé à la Commission de vérité et réconciliation du Canada à Edmonton en tant que témoin honoraire en 2014. Aaron Paquette et moi avons reçu « an Award of Merit in the category of Community-Based Projects » de la ville d’Edmonton en 2015 pour la façon dont nous avions travaillé à créer une solution artistique dans la station Grandin de 2011 à 2014.