ARTISTES

Shoko CÉSAR

de son vrai nom Kanyamashokoro César,
Artiste interdisciplinaire franco-albertain d’origine rwandaise-allemande
Né le 18 août 1978

Shoko CÉSAR

Né d’un père rwandais et d’une mère allemande, Shoko César émigre au Canada en 1993 avec sa famille à l’âge de 14 ans. Ayant déjà une fille installée à Edmonton, la famille décide de l’y rejoindre.

Fortement influencé par son père architecte, les divers chapitres de sa vie ont non seulement façonné sa conception de l’art mais aussi sa démarche artistique. Shoko César raconte comment enfant, au Burundi, il s’imaginait sa future terre d’accueil, le Canada. Une fois arrivé en Alberta, il n’a pas fallu longtemps pour que son talent ait un impact et soit reconnu dans la communauté francophone puisqu’il a remporté le prix du meilleur artiste de son école pendant trois années scolaires consécutives.

Fier Franco-Albertain, Shoko César n’hésite pas à s’impliquer au sein de sa communauté. L’école Sainte-Jeanne-d’Arc à Edmonton l’accueille en tant qu’artiste en résidence et les élèves profitent ainsi de son talent par l’entremise d’une panoplie de projets démontrant des techniques de la sculpture avec de l’argile, tout en laissant place à l’imagination. Par l’entremise d’un concours, la Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA) désirait se doter d’un nouveau logo ; c’est le croquis de Shoko César qui l’emporte et devient la nouvelle image de l’organisme. Ces lui aussi qui est derrière d’autres initiatives de branding dont celui de l’ancien Centre d’accueil et d’établissement (2005) ; la promotion de l’image de la Fête franco-albertaine dans les écoles francophones à l’échelle de l’Alberta (2007) avec Pierre Sabourin (camarade de classe à l’École Maurice Lavallée) ; le logo d’Entr’Arts pour le Regroupement artistique francophone de l’Alberta (RAFA) ; et le concept du prix CinéMagine. Il a aussi participé à la confection de sculptures et caricatures de neige au Carnaval de Saint-Isidore ; à diverses éditions du Jazz’Art ; à des projets en Afrique francophone coordonnés par le Centre Marie-Anne Gaboury dont Caravane 2004 – une tournée à travers le Canada avec des jeunes de l’Afrique et d’ailleurs en direction (tv5 – documentaire) du Congrès mondial acadien (le tout reflété dans un documentaire de TV-5).

Quelques-unes de ses premières œuvres ont été présentées lors de l’ouverture officielle de la Cité francophone à Edmonton, lors du festival Heritage Day et affichées dans plusieurs tours à bureaux. Il est aussi l’auteur de plusieurs murales dans les couloirs et le gymnase de l’école Maurice Lavallée. À son jeune âge, il a eu le privilège de peindre quatre murales à Legal, municipalité située au nord d’Edmonton, dont l’une représentant les 50 ans d’histoire de la radio française en Alberta (CHFA) a été dévoilée par l’Honorable Gouverneure générale Adrienne Clarkson lors de sa première visite officielle en tant que gouverneur.

Son ambition d’implication et de développement de la communauté ne s’est pas arrêtée là puisque dans ses études postsecondaires il continue à se distinguer. Avec des camarades de classe, il cofonde l’Association des dessinateurs industriels d’Edmonton (IDEA). Un des premiers projets est une collaboration avec Edmonton Waste Management. Son travail a remporté des prix nationaux, a acquis une reconnaissance internationale et a fait l’objet de plusieurs magazines et documentaires télévisés, notamment Alberta Venture, Western Living, Edmonton Journal (en première page), Saint Albert Gazette, Morinville Free Press, Canadian Interiors, Global TV, CBC/Radio-Canada, et Tv5. Shoko César est devenu un fervent porte-parole de l’art et du design dans sa ville et sa province.

Ses origines et ses cinq langues parlées donnent à ses œuvres une approche inclusive et dynamique. L’une des motivations les plus fortes qui poussent Shoko César à créer est l’impulsion d’exprimer et de capturer la vérité émotionnelle d’une idée, d’un lieu ou d’un moment. Ses œuvres vibrantes sont ses réponses au paysages toujours changeants des éléments naturels qui l’inspirent. L’œuvre de cet artiste contemporain utilise des objets du quotidien pour créer des chefs-d’œuvre sculpturaux et des installations étonnantes.

L’important pour Shoko César est d’explorer et de trouver le meilleur médium pour faire passer son message. Son œuvre est visuellement interactive et complémentaire avec l’environnement qui l’entoure. Selon lui, pour être un véritable artiste, il faut être capable de voir à travers et au-delà de ce qui est visible. Dans ce monde de plus en plus multidimensionnel, de cohésion des cultures et des pensées, pouvoir voir au-delà de ce qui est superficiel devient un outil civique essentiel de cohabitation et de réconciliation. Ce processus est une tentative d’inciter le spectateur à se dépasser et faire preuve de tolérance afin de voir plus loin. En utilisant une interpolation de couleurs et de formes riches, Shoko tente de créer une harmonie et un équilibre dans ce qui semble être hors d’ordre.

Avec un partenaire, il adapte un concept inspiré des hoodoos, formations géologiques du sud de l’Alberta, en une série d’articles commerciaux. Ces productions, créées avec des matériels non-conventionnels, donnent un effet de bois transparent. Leur création « Hoodoo Coat Rack » fait partie de la collection du Musée des beaux-arts du Canada.

En tant que sculpteur et concepteur, le travail de Shoko s’étend de l’art visuel à l’installation d’art public, en passant par le mobilier, l’architecture et la conception de produits. Ses œuvres sculpturales sont souvent grossièrement réalisées en argile, ce qui leur donne l’apparence de ruines exhumées d’une ville ancienne, ou simplement de statues extérieures très usées par le temps. Elles ont tendance à représenter des figures humaines et sont proportionnellement exactes, tout en se concentrant davantage sur le geste et l’essence de la figure que sur les fins détails formels.

En 2005, Shoko César et d’autres artistes visuels albertains participent à « Une langue de toutes les couleurs », activité coordonnée par l’Événement Fribourg, le premier Collectif francophone pancanadien via internet. Malgré la distance qui les sépare, alliant l’art et la technologie, des peintres issus de différentes communautés francophones canadiennes se rencontrent virtuellement pour réaliser une œuvre commune.

Depuis 2007, en tant que concepteur principal et directeur des opérations, Shoko César contribue ses talents d’artiste dans la commercialisation de produits médicaux dont une première plateforme de télé-réhabilitation – avec Avry Electronics, une agence de l’Université de l’Alberta. Ces produits sont vendus mondialement, ce qui a permis à Shoko de voyager un peu partout sur la planète et plus particulièrement en Chine.

Grâce à sa vaste expérience en design industriel, le travail de Shoko Cesar a été présenté dans le magazine Reader’s Digest et lors des Jeux olympiques de 2010. Il dirige les équipes de conception et de fabrication du matériel exposés à l’Alberta House lors des Jeux olympiques de Vancouver 2010, ces derniers s’étant vendus très rapidement.
Depuis 2011, Shoko enseigne le design à l’Université de l’Alberta. Il est aussi membre du conseil d’administration du Centre d’arts visuels de l’Alberta (CAVA).

En contribuant à l’organisme 5 Artists 1 Love, Shoko encourage la célébration du dynamisme et de la diversité des communautés afro-canadiennes d’Edmonton par le biais de l’engagement artistique communautaire. Les projets ainsi réalisés sont exposés au Musée des beaux-arts de l’Alberta (Art Gallery of Alberta).

Shoko César est homme qui n’est pas en pénurie de projets. Depuis 2020, il bâtit une maison qu’il a lui-même conçu ; il s’y découvre un goût pour la conception architecturale – la pandémie lui ayant fourni une autre image de demeure en tant qu’endroit où il fait bon vivre. Il envisage aussi devenir fermier dans la région de Saint-Albert où il habite… Et si ce n’était pas suffisant, en tant que fanatique de yacht et de catamaran, il prévoit concevoir ses propres modèles…

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