RONALD TREMBLA

Si Ronald Tremblay, rocker au cœur tendre (Gérant du groupe rock French Kiss à Montréal en 1985), voit le jour à Montréal, il fait son école artistique en Acadie. Bien qu’il exerce plusieurs métiers au cours de sa vie professionnelle, la musique l’habite depuis sa jeunesse. De fait, les musiciens et chanteurs de la communauté francophone de l’Alberta lui doivent une fière chandelle, car il leur ouvre la route en tant que fondateur, directeur artistique et coordonnateur du Gala albertain de la chanson ainsi que cofondateur et coordonnateur du Chant’Ouest, événement pour lequel il reçoit le Prix du Président de Radio-Canada 1994. En 2001, il crée La Chicane albertaine, un concours de groupes rock destiné aux étudiants des écoles francophones. Ronald est l’instigateur de Franchir l’Espace, une anthologie de la chanson de l’Ouest canadien publiée en 2017 ainsi que de Forces vives en 2022. Cette même année, il reçoit l’Ordre du Canada en reconnaissance de son travail de pionnier dans le domaine des arts auprès de la communauté francophone de l’Alberta ainsi que de l’Ouest et du Nord canadiens.

Si Ronald Tremblay donne aux autres l’occasion de s’exprimer, de réaliser des rêves, il demeure un homme secret. Pasfacile pour lui de se confier. Cela s’est fait tranquillement, au fil des ans, mais surtout grâce à un saut momentané dans le monde du théâtre à Edmonton. En 2003, Ronald se livre dans Plus d’un siècle sur scène ! de Laurent Godbout, philosophe et homme de théâtre franco-albertain. Selon Ronald, les apparences sont trompeuses : il a l’air extraverti, mais, en fait, il a une peur folle du ridicule. « En 2002, après une carrière éclectique comme réalisateur à la radio, je me suis surpris à considérer les tréteaux d’un œil plus conciliant. À Radio-Canada, j’avais bien eu l’occasion d’en faire ‘saltimbanquer’ plus d’un dans le cadre de divers spectacles de variété. […] En 1994, j’avais mis le gros orteil à l’eau en créant trois petits rôles dans La Déprime de Jean Barbeau que produisait L’UniThéâtre. » Ronald est pris à son propre jeu, car il ajoute : « …j’avais peine à retenir mes répliques. » Plusieurs années passent, puis au fil de rencontres fortuites avec Daniel Cournoyer, le directeur artistique de L’UniThéâtre, Ronald crée le rôle de « Monsieur Maurice » dans L’ABC de la chanson, un cabaret qui rend hommage aux grands de la chanson française où il interprète Aznavour, Brassens, Cohen et Reggiani. « Je possède aujourd’hui une meilleure compréhension de l’impact du théâtre dans une communauté » dit-il. Dans un essai intitulé Jeu de vie – Vie de jeu, son auteur Laurent Godbout, parle du théâtre comme étant une extension magique du vécu quotidien. Et la magie a opéré, car Ronald Tremblay se confie ainsi à la fin de son billet : « À travers le théâtre, je me suis réconcilié avec des facettes de moi que je gardais cachées. Car le théâtre sert avant tout à se recréer. Peut-être même à se pardonner. »

Dans les années 1970, Ronald passe trois ans dans les Forces armées canadiennes, puis est agent de prêts personnels à Niagara Finance à Caraquet au Nouveau-Brunswick avant de faire carrière dans les communications à Radio-Acadie, puis à la Société Radio-Canada à Moncton (N.-B) et éventuellement à Edmonton (AB). Cet homme à l’esprit universel gracie aussi le monde d’une plume élégante. Il est à la fois journaliste, commentateur et chroniqueur artistique pour des journaux francophones dont L’Évangéline (N.-B.), L’Eau vive (SK) et Le Franco (AB). Il signe Il sera une fois, nouvellepubliée dans Écoutez, vous verrez, l’histoire de CHFA, radio francophone de l’Alberta (1999). Ronald écrit aussi une version française autorisée du texte rendu célèbre Gordon Lightfoot, If you could read my mind, (Fantômes d’automne, 1998).

Le touche-à-tout artistique qu’est Ronald Tremblay partage son savoir-faire en tant que formateur en écriture chansonnière pour le Centre de développement musical de l’Alberta (CDM), la Société du Gala albertain de la chanson et pour le Conseil culturel fransaskois.

À la retraite, Ronald nourrit des projets d’écriture personnelle, dont Le temps se fait court et moi aussi, une autofiction dont la date de publication visée est 2026. Le podcast La Place qu’il coproduit pour la Société historique francophone de l’Alberta a été nommé Podcast francophone par excellence aux Canadian Podcast Awards en 2021.

JOCELYNE VERRET