ARTISTES
Robert SURAKI WATUM
Auteur, poète et dramaturge
Né le 13 août 1959 à Aba,
province du Haut-Uele,
République démocratique du Congo
« Dans ce voyage insolite qu’est le destin, on part à la découverte des terres inconnues ! Et la vie nous surprend à chacune de ses étapes, avec des pièges, parfois insaisissables ! » écrit Robert Suraki Watum en préface de son roman Sur les traces du passé. Ces mots puissants illustrent de manière poignante le parcours de cet auteur et capturent les complexités souvent méconnues de l’expérience noire.
Né dans une famille de quatre enfants, Robert passe son enfance à Isiro et Beni, localité située non loin du parc national des Virunga, et ensuite son adolescence à Kisangani et Kinshasa. Enfant, il découvre la lecture, collectionnant de vieux bouquins et articles de journaux. Cet amour de la lecture génère chez lui un grand intérêt pour l’écriture et, dès le début, ses compositions étaient grandement appréciées autant par ses professeurs que sa famille et ses camarades de classe.
En grandissant, Robert se découvre un amour pour le théâtre alimenté par les représentations théâtrales populaires au Centre culturel français de Kisangani qu’il ne manquait jamais. Résultat? Il a la piqure de l’écriture – commençant par des pièces de théâtre avant de s’immiscer dans d’autres formes littéraires. Sa première pièce Ces plaisirs impurs, jouée par sa compagnie Galaxie Théâtre, au théâtre national de Kinshasa, connait un grand succès et se mérite, entre autres, en 1990, le Diplôme d’honneur de l’Union des écrivains du Congo et le Prix Grand Espoir de la Radiodiffusion nationale congolaise. D’autres pièces de théâtre ne tardent pas à suivre: Trop tard, Incontournable destin, Le prix de l’amitié, Le refuge (co-auteur), Qui est coupable? etc.
Au fil des ans, il contribue largement à l’univers théâtral congolais en devenant successivement Secrétaire permanent de l’Union des écrivains du Congo ; Directeur artistique de Galaxie Théâtre (Kinshasa) ; Directeur financier du Premier salon de la bande dessinée et de la lecture pour la jeunesse (Kinshasa) et Secrétaire général de la Fédération Nationale de Théâtre du Congo.
En 1994, il quitte le Congo et s’installe à Hanovre en Allemagne. De 1994 à 1996, il est rédacteur en chef du « Journal des Journaux » et occupe le poste de directeur du Centre congolais d’information en Allemagne. Cette expérience lui permet de travailler avec les Tribunaux allemands, la cellule allemande d’Amnistie internationale, le Haut-commissariat pour les réfugiés au bureau des Nations-Unies à Genève, et l’Institut allemand Afrika Kunde, organisme à l’origine de rapports scientifiques sur l’Afrique subsaharienne et de base de données sur les rapports et informations provenant de divers pays africains. Au fil de son séjour en Allemagne, il multiplie les rôles importants, dont rédacteur en chef de l’infolettre bimensuelle Asta de l’Université d’Hanovre (1995-1996), et journaliste en Allemagne pour le compte du journal « L’Exilé africain » de Londres (1996-2004).
Cet exil en Allemagne est à l’origine de thèmes récurrents dans certains des écrits de Robert Suraki Watum : les souvenirs contradictoires de son pays d’origine, les sentiments complexes de l’exilé, et la recherche d’une nouvelle identité au sein de la diaspora. Poète à ses heures, son poème « Monde sans visage » a non seulement été choisi par la Guilde de la poésie en France mais est comprise dans l’Anthologie Symphonie de l’âme, imprimée aux Éditions Numa, États-Unis.
En 2007, Robert Suraki Watum arrive à Brooks, municipalité située dans le sud de l’Alberta. Il y travaille dans la restauration (2008-2013) et y découvre l’Association francophone de Brooks, organisme au service de la francophonie locale. Robert Suraki Watum en devient responsable de l’encadrement des jeunes dès son arrivée. Fort de son expérience acquise dans la diaspora, il accède à présidence de la Communauté congolaise de Brooks en 2012.
Son premier livre, Une vie, un destin de Florence Bandu Emeneya parait en 2019. Ce livre relate la vie de Florence Bandu Emeneya, elle-même auteure et épouse du regretté artiste musicien congolais, Jean-Baptiste Emeneya Mubiala.
Un deuxième livre, un roman semi-biographique intitulé Sur les traces du passé, parait en 2021. Dans ce roman, il trace une voie critique qui vise à consolider une expérience vécue comme membre de la diaspora congolaise et le tiraillement du rattachement à sa patrie d’origine.
De son propre aveu, il parle plusieurs langues – les deux langues officielles du Canada, l’Allemand, le Swahili et sa langue maternelle, le lingala.
Depuis 2018, Robert Suraki Watum est coordonnateur de projets à L’Alliance Jeunesse-Famille de l’Alberta Society où il contribue au renforcement de la cohésion sociale entre les différentes communautés en Alberta.