ARTISTES
Pierre-Paul BUGEAUD
Contrebassiste, bassiste, ingénieur du son
Né en 1956 à Bonnyville, AB
Pierre-Paul a vraiment un parcours de carrière atypique. Sa formation autodidacte est intéressante ! Il a toujours rêvé d’être musicien, mais il ne s’imaginait pas devenir bassiste, ni ingénieur de son…
Il commence tôt en grandissant dans une large famille de musiciens de Bonnyville. Pierre-Paul se met au piano, puis à l’adolescence, il se tourne vers la guitare pour jouer du rock à l’école. Désirant devenir une vedette de rock, il débarque dans la capitale à 19 ans. Il poursuit sa quête du rock avec Track Rabbit. Mais, il y a déjà trop de guitaristes! Il s’intéresse alors à la basse et la contrebasse. Les bassistes sont en forte demande. Cette initiative sera garante de son avenir musical. Peu à peu, il délaisse le rock pour le rhythm and blues et devient un passionné de jazz.
Ce choix lui apporte de belles collaborations avec de grands artistes comme Peter Appleyard et Tommy Banks. En fait, c’est probablement grâce au compositeur d’Edmonton George Blondheim. Celui-ci invite Pierre-Paul à l’accompagner. Intimidé, ne se sentant pas à la hauteur, il hésite. M. Blondheim insiste, lui dit qu’il ne peut refuser, qu’il doit plonger. Ayant un certain goût pour le risque, il se lance. Il raconte que c’est ainsi qu’il a fait sa formation de musicien : par l’improvisation et le danger de l’imprévu sur scène. Pierre-Paul devient un artiste recherché pour son talent, sa sensibilité, sa flexibilité, et sa générosité.
Sa carrière parallèle en sonorisation commence comme relève d’été à Radio-Canada en 1976. Il découvre un nouveau monde musical. C’est une époque faste dans la production de captations majeures de multiples concerts. Pierre-Paul développe une expertise dans le domaine. Il fait la réalisation sonore de plusieurs émissions de Jazz sur le vif tout en côtoyant plusieurs célébrités.
Les années 80 l’amènent à suivre en tournée au pays la chanteuse Térez Montcalm. Pendant quelques années, il choisit de mettre la musique un peu de côté jusque fin 1990 pour prendre soin de sa jeune famille. C’est par l’entremise de projets avec le Centre de développement musical (CDM) qu’il renoue avec la musique. Pierre-Paul crée la tradition du Galala, où les élèves de 8 ans et plus chantent sur scène entourés de musiciens professionnels devant une salle comble. Encore aujourd’hui, on compte une quarantaine de participants chaque année. En 1998, il se voue à la naissance de Jazz’Art avec le Centre des arts visuels de l’Alberta. C’est une soirée de création de tableaux en direct sur des airs improvisés de jazz. En 2013, on le récompense par le Prix CHFA de la chanson albertaine.
Les multiples Jazz’Art et les concerts sur la scène du Yardbird Suite ont amené Jamie Philp (guitariste), Gord Graber (batteur), Bill Richards (pianiste) et Pierre-Paul à former Celsius Quartet en 2007. Un double album voit le jour en 2014, Moving Pictures, dont Pierre-Paul est très fier. Notre musicien revit le « danger » de l’imprévu grâce aux improvisations de jazz. Ces « jams » impromptus forgeront l’excellente réputation du groupe. Sa qualité passe par l’écoute de l’autre. Pierre-Paul déclare que « les notes les plus importantes sont celles que tu ne joues pas. ».
Son travail en sonorisation a été reconnu avec l’album Obsession Octet dirigé par le saxophoniste Ken Sangter en 2007. Cet enregistrement reçoit un prix au Western Canadian Music Awards et une nomination au Juno.
Les concerts de jazz avec Celsius Quartet se poursuivent, surtout au Yardbird Suite, jusqu’à ce que la crise sanitaire frappe en mars 2019. Malgré tout, on voit le quatuor remonter sur scène à ce mythique endroit pour une performance virtuelle en novembre 2020. Au printemps 2022, toujours au même endroit, les 4 jazzmen renouent avec le public et les internautes en ligne; et à un Jazz’Art à Saint-Paul. Plusieurs nouvelles compositions du groupe attendent le bon moment pour être gravées sur un deuxième CD.
Depuis des décennies, Pierre-Paul est toujours présent sur scène pour prêter son talent de bassiste aux divers événements de la communauté. Pour souligner son apport au développement musical de la jeunesse, le CDM a nommé son studio de répétition, le local Pierre-Paul Bugeaud.
Pas mal, pour un parcours de carrière… improvisé.