La musique a toujours fait partie de la vie de Marie-Josée. Sa mère est une musicienne et une compositrice accomplie. Mais c’est aussi grâce à l’influence de son père qu’elle s’est intéressée à la musique. « Quand on faisait de longs voyages en auto, mon père me préparait des compilations sur des cassettes. Je branchais mon walkman, et je passais des heures de bonheur. C’est comme ça que i’ai découvert les classiques de la chanson française et québécoise, comme Jacques Brel ou Felix Leclerc. » Elle commence par suivre des cours de piano, mais au bout de cinq ans, elle se rend compte que ce n’est pas son instrument. Elle veut chanter.

C’est à 12 ans, dans le spectacle Y’a une étoile, qu’elle monte la première fois sur scène pour chanter. Difficile à croire aujourd’hui, mais à l’époque, elle a une toute petite voix. « Laurier Fagnan a vu du potentiel en moi, et il a accepté de me prendre comme élève, de façon conditionnelle. Finalement, je suis resté pendant 5 ans! » Elle continue de développer sa voix en chantant pour la paroisse Saint-Thomas d’Aquin. Vers 15 ans, elle commence à donner quelques concerts dans la communauté et devient membre de la chorale Saint-Jean. À 16 ans, elle s’inscrit au Gala albertain de la chanson, qu’elle remporte dans la catégorie Interprète. Quelques mois plus tard, elle remporte le prix du public au Chant’Ouest, un gala interprovincial de la chanson dans l’Ouest canadien, qui mène au Festival de Granby. Sa voix est puissante, et son interprétation touchante.

Forte de ces succès, Marie-Josée sait maintenant que sa carrière se fera dans le monde musical. Elle s’inscrit donc à l’université de l’Alberta, ou elle obtient un baccalauréat en musique (2003). Elle poursuit également des cours de chant avec la chanteuse d’opéra Mireille Rijavek (1999-2002). Tout en fréquentant l’université, Marie-Josée se joint à la chorale (U of A Concert Choir, 2000-02) et l’ensemble vocal jazz Happenin’ (2001-03).

Son premier disque, Clair de Lune, paraît en novembre 2000. Il est en nomination pour un Prairie Music Award l’année suivante. Son second album, Parce que… sort trois ans plus tard, presque jour pour jour. Étant donner le nombre et la variété d’activités d’enseignement, de chant et de direction de chorale, Marie-Josée doit attendre 2010 pour pouvoir lancer son troisième album, L’heure bleue.

En effet, Marie-Josée fonde en 2006 La Clé, un ensemble vocal d’Edmonton pour les 11 à 18 ans et dont elle assure encore la direction. À l’autre bout du spectre générationnel, Marie-Josée prend la direction de la chorale pour ainé.e.s Mélodies d’Amour (2005-20). Ce sera ensuite Les Chantamis, une chorale francophone qui a fêté ses 50 ans en 2017, qui retient ses services en qualité de directrice. Elle effectue avec eux deux tournées en France (2009, 2013) et participe aux European Choir Games à Riga, en Lettonie, à l’été de 2017. Elle a aussi participé à de nombreuses reprises aux concerts de la célèbre chorale Madrigal Singers.

Avec la Chorale Saint-Jean, dont elle fait partie depuis son adolescence, elle a l’occasion d’être chanteuse solo à de multiples reprises lors de tournées au Québec en 2005, 2008 et 2013. « Mon plus beau souvenir sur scène, avoue Marie-Josée, c’est quand j’ai été chanteuse solo pour le spectacle Elles s’appelaient Marie lors des festivités du 400e anniversaire de Québec. J’ai senti toute la solidarité que nous avons avec le peuple québécois, qui découvrait à travers ce concert l’histoire des francophones d’ici. » Un autre moment d’émotion dans la carrière de Marie-Josée est l’interprétation qu’elle a faite de l’Hymne à l’amour, d’Édith Piaf, accompagnée par l’orchestre symphonique d’Edmonton en 2018. Sans parler de sa participation en tant que choriste de Mid-America à la production du Requiem of the Living (Forrester) au Carnegie Hall de New-York en 2018.

Marie-Josée est polyvalente. Elle a tenu le rôle principal de la pièce Entre deux Pays (Levasseur-Ouimet) à L’UniThéâtre en 2005, elle livre une chronique mensuelle à l’émission du matin de Radio-Canada intitulée Un regard sur la voix, et elle a créé plusieurs arrangements pour les différentes chorales qu’elle a dirigées. Elle a passé plusieurs années à collaborer aux projets et aux formations du CDM, le centre de développement musical de l’Alberta, notamment la mise sur pied du camp d’été Multi-Art. Pendant près de 20 ans, elle a été coach de voix pour le Gala albertain de la chanson, puis son successeur, Polyphonik.

Depuis 2016, Marie-Josée enseigne au Campus Saint-Jean de l’université de l’Alberta, et elle est depuis deux ans assistante-directrice et chef de section de la Chorale Saint-Jean. Mais ça ne l’empêche pas de toujours penser à la prochaine performance. « Chaque fois que je monte sur scène, c’est spécial, affirme-t-elle. J’aime l’émotion, et j’aime surtout ce lien si particulier qu’on développe avec le public. »