Lyne a bénéficié d’une enfance très active; elle changeait de sport presque chaque année. Vers 16 ans, elle faisait de l’athlétisme, de la natation. Dans un camp d’été à Ottawa, elle découvre la trampoline avec le groupe Spring Action. C’est le début d’une carrière de 20 ans de compétition pour Lyne. Elle fait tour à tour partie de l’équipe d’Ottawa, puis de celle de Québec. Avec la trampoline, ce sont aussi les arts du cirque qu’elle découvre. Elle décide donc de fréquenter l’École de cirque de Limoilou, un endroit qui l’inspire. Elle passe ensuite quelques années à développer des spectacles et faire des arts de la rue. Elle obtient la seconde place à l’Exposition Nationale d’Ottawa en 1994 pour le numéro acro/contorsion. Elle est finaliste au championnat national de trampoline en 1996, 1997 et 2001; en 1997, elle obtient le prix Choix du public au Kingston Busker Festival. Elle veut en faire une carrière, mais ses parents sont inquiets. ‘Mes parents avaient peur,’ explique Lyne. ‘Il savaient que je pouvais me blesser, et que je devais avoir un plan B. C’est pour ça qu’ils tenaient à ce que j’aille à l’Université.’ Elle obtient donc deux baccalauréats à l’Université d’Ottawa : un en Sciences de l’activité physique, et l’autre en éducation en 1999.

Parallèlement à ses études, Lyne continue de faire de la trampoline de façon professionnelle, mais aussi en l’intégrant à des spectacles plus orientés vers la performance et le cirque. Elle fait partie du Spring Action Circus and Trampoline Club jusqu’en 2004.

En 2001, Lyne développe un programme optionnel de trampoline au collège Champigny, rattaché à l’université Laval à Québec. Elle retourne ensuite à l’École du cirque de Québec, cette fois en tant que formatrice en trampoline entre 2002 et 2004.

En 2003, elle a la chance de participer à la compétition de trampoline World Age Groups à Hanovre, en Allemagne. « Ça été une expérience déterminante pour moi », explique Lyne. « C’est là que j’ai compris qu’il faut que tu sois confiant pour réussir : c’est ça le secret. » Son voyage à Cuba a été, lui aussi, une révélation. « J’ai vu qu’il y avait différents styles possible dans les compétitions de cirque. Pour les artistes de l’Amérique latine, l’important, c’est de sauter le plus haut possible. Pour beaucoup d’artistes cubains, ces performances remarquées sont une chance de sortir du pays. »

C’est en 2004 que Lyne déménage en Alberta et fonde Leaping Lemurs, une compagnie qui a pour but de familiariser les enfants et les adultes aux arts du cirque par l’entremise d’ateliers, de programmes parascolaires et de festivals. Lyne a offert des ateliers partout en Alberta en Saskatchewan et en Colombie-Britannique. Le volet le plus récent fait la promotion de l’équilibre auprès des personnes âgées qui vivent en foyer. Elle offre aussi des activités de team-building aux membres d’associations ou de compagnies, et des performances privées pour des anniversaires ou des événements corporatifs.

Pendant dix ans, entre 2006 et 2016, elle se joint aussi au Firefly Theatre and Circus d’Edmonton, ce qui lui permet d’effectuer des performances au sein de productions théâtrales, ce qu’elle fait aussi en solo, comme pour Le Cabaret de L’UniThéâtre (2009), le Rigoletto de l’Opéra d’Edmonton (2009) ou la production Only in Las Vegas du Mayfield Dinner Theatre (2016).

En 2019, Lyne fonde la compagnie Cirquetastic, qui offre des cours, des ateliers et des spectacles de cirque. Malgré la pandémie, elle réussit à rejoindre son public, et même sa famille y trouve son compte: « Mon mari participe à certains de mes spectacles, et c’est super. Ma fille, elle, a trouvé sa place dans les sports d’équipe. Mais on est une famille vraiment tournée vers l’activité physique. » Toujours occupée, Lyne n’arrête pourtant pas de rêver : « Je travaille sur un nouveau spectacle solo; je vais me former à la Roue allemande, une technique qu’une de mes amies va m’enseigner à l’école de cirque Flip de Morin Heights (Québec). J’aime bouger, voyager, inventer des choses…L’important, pour moi, c’est de continuer à créer. »