ARTISTES
Louise PIQUETTE
Artiste visuelle
Née à Saint-Paul, Alberta, le 3 février 1942
Décédée à Lac La Biche le 8 septembre 2019
Fille de Cécile Lajoie et Joseph Émile Roy ; elle a deux frères et six sœurs. Elle épouse Robert James Langlands en mai 1960. Quatre enfants sont nés et il y a trois survivants : Douglas, James et Susan. Joseph est décédé quelques jours après sa naissance. En juillet 1967, quelques mois après le décès de sa mère, son mari est mort dans un accident d’avion à Bonnyville. Veuve à 25 ans avec trois enfants, elle suit des cours de coiffeuse à Edmonton et commence sa pratique à St. Paul en 1968. En juin 1969, elle épouse André Piquette, son âme sœur ; ensemble, ils élèvent ses trois enfants et Marc, né en 1972. Suite au décès de Louise, la famille, guidée par André et Susan (LaPierre), s’occupe de mettre en vente l’héritage artistique monumental de la réputée artiste franco-albertaine.
Le 21 avril 2022, le Centre d’arts visuels de l’Alberta (Edmonton) et la Fondation franco-albertaine tiennent un vernissage conjointement avec le lancement du Fonds de famille Louise-et-André Piquette. L’objectif du fonds est d’attribuer annuellement des bourses Louise-Piquette aux étudiantes et étudiants inscrits à un programme postsecondaire en arts visuels au Canada. On y trouve des œuvres de Louise en exposition, car, au fil des ans, Louise remplit deux studios de tableaux de tailles diverses, l’un à Lac La Biche, AB, et l’autre à Sidney, C.-B., les deux endroits de prédilection d’André et de Louise. La vente de ses quelques 300 œuvres contribue au fonds familial.
Les enfants et les petits-enfants de Louise et André sont unanimes : Louise Piquette était l’intermédiaire entre la nature et eux. L’artiste les a constamment poussés à ouvrir grand les yeux sur le monde naturel qui les entoure afin d’en découvrir et d’en apprécier la richesse. Selon Marc, le fils cadet d’André et Louise, « le cadeau le plus précieux qu’elle nous laisse, c’est d’accueillir la vie et l’amour qu’elle nous offre à bras ouverts même au milieu des incertitudes.»
Louise consacre sa vie à sa famille et au perfectionnement de son expression artistique. André, Louise et leurs quatre enfants vivent tantôt à Tsawwassen C.-B.) à Plamondon et au Lac La Biche. En Colombie-Britannique, André fait ses études avancées pour la profession de psychologue. Louise fait des études à l’école des beaux-arts à Surrey au Douglas College. De retour en Alberta, tantôt à Plamondon et au Lac La Biche (AB), la forêt boréale est devenue le milieu qu’elle aime passionnément. Le couple encourage leurs enfants à s’exprimer et à devenir des êtres eux-aussi passionnés par la vie. Car, durant toute sa vie, Louise ne cesse de perfectionner ses techniques et d’assister à des ateliers à Sherwood Park, à Banff, à Jasper et à Edmonton, se déplaçant même jusqu’à Oaxaca (Mexique) pour étudier les méthodes des artistes qu’elle admire. Depuis 2016, Louise et André passent l’hiver à Sidney (C.-B.) et l’été au Lac La Biche. Elle jouit de deux studios.
Selon André Piquette, Louise « pouvait voir les multiples couleurs de la forêt. » Un trappeur de la région lui demande si elle voit régulièrement toutes les couleurs de ses tableaux, Elle lui répond : « La prochaine fois que tu feras du trappage, Raymond, regarde bien le sous-bois, les arbres, les ombres et les lumières. Tu y trouveras toutes les couleurs de mes tableaux. » Raymond est revenu plus tard lui acheter une peinture : « Oui, en regardant de près, j’ai vu pour la première fois toutes ces couleurs. » Selon André, « les œuvres de Louise résonnaient avec le public qui y trouvait les paysages remplis de lumière et la forêt boréale, majestueuse et dense, que les gens connaissaient et aimaient. La forêt boréale couvre la grande région du Nord au Canada. Les gens reconnaissent leurs endroits favoris dans ses tableaux. »
Louise Piquette s’exprime ainsi sur le rôle de l’art dans sa vie : « L’art occupe la majeure partie de ma vie. C’est ma passion et mon mode de vie. J’adore créer et m’exprimer par le biais de l’art. Le médium de l’aquarelle me permet d’exprimer ce que la nature me transmet et ce que j’absorbe : les terres agricoles, les lacs, les rivières, les ruisseaux, les étangs de castors et la forêt boréale. Mon cheminement artistique est une découverte continue de ce paysage naturel et des changements saisonniers. C’est ce que je suis venue à connaître et à aimer. Les couleurs que je choisies sont le reflet de l’harmonie, du dynamisme et de la nouveauté de ce que j’observe. L’émerveillement et le sentiment de paix que je trouve dans la nature et dans l’art me nourrissent profondément et m’aident à créer un équilibre dans ma vie. » Réflexion de l’artiste : Galerie Boréale, Plamondon (AB) – traduction française de Jocelyne Verret.
Louise Piquette étudie les arts visuels à la University of Alberta Extension (1965-1967) et au
Douglas College (Beaux-arts) 1970-1979. Elle participe à des expositions itinérantes du CAVA (Centre d’Arts visuels de l’Alberta dont elle est membre depuis sa fondation en 1997) dans diverses communautés francophones de l’Alberta ; également, à des expositions annuelles de peinture, de poteries et de sculptures au Delta Arts Council et au CAVA et participe, entre autres, aux ventes biannuelles des membres du Painters Guild de St. Albert, au Sidney Fine Art Exhibition, aux expositions de la ArtSea Gallery, et au Centre d’artisanat de Lac La Biche (AB). De plus, cette femme qui savait tout faire prend des cours en 1ère et 2e année de charpenterie à l’Alberta Vocational Center, Lac La Biche.
Louise et André voyagent beaucoup ; le couple retourne même deux fois au Pérou pour escalader le mont Machu Picchu. « Notre plus vieux, Douglas, a fait un stage de huit ans au Pérou et en Bolivie, ce qui nous a occasionné sept voyages en Amérique latine dans ces deux pays, ainsi qu’en Argentine, au Brésil, en Uruguay, au Paraguay et au Chili. On considère Machu Picchu comme un centre spirituel d’envergure. Nous y sommes allés avant que le tourisme prenne un plus grand essor. Notre dernière expérience là fut en 2012. Nous avons aussi fait des stages en France et en Italie. Chaque été, depuis 1995, pendant cinq à sept semaines, on faisait du camping en Alberta et en C.-B. avec notre Fifth Wheel et un gros camion. Chaque journée pendant l’avant midi, Louise peignait ses tableaux. »
Pour le couple Piquette, non seulement le mont Machu Picchu est-il un centre spirituel d’envergure, mais la spiritualité et le dévouement à la communauté forment une partie intrinsèque de leur vie. « En tant que couple, Louise et moi avons joué des rôles importants dans la chrétienté (World Wide Mariage Encounter, Christian Family Movement, Christopher Leadership Course, St. Paul Diocese Lay Formation Program) en plus de faire la lecture des textes et d’être ministre de la communion à la Sainte Messe. »