ARTISTES

Lise HOLETON

Danse
Née à Port-Alfred, Québec

Lise HOLETON

« Lise était une véritable boule d’énergie », écrivait sa sœur Ruth, dans l’éloge qu’elle lui rendait après son décès.

Native de Port-Alfred, au Québec, Lise grandit à Grand-Mère. Elle se distingue par son amour des sports : patinage artistique, tennis et natation. Comme les jeunes de son époque, elle aime se rendre au petit restaurant de son quartier faire jouer les dernières chansons à la mode dans le jukebox.

Armée de son diplôme d’enseignante en éducation physique, elle se laisse tenter par la grande aventure dans l’Ouest : un poste à l’Académie Assomption, école privée francophone dirigée par les Soeurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge, congrégation religieuse originaire de Nicolet. Elle y enseigne de 1963 à 1972.

C’est à Edmonton qu’elle rencontre Richard Holeton, jeune avocat. Ils déménagent à St-Paul où Richard rejoint l’étude de René P. Foisy. Ils ont deux enfants : Sarah et Jonathan. Lise se fait rapidement des amies et adore préparer des repas gastronomiques. Elle s’intéresse beaucoup à la vie communautaire des francophones.

Elle participe à la création de la troupe de danse folkloriques, Les Blés d’or en 1977. Elle en devient la coordonnatrice et directrice artistique. Sous sa direction les Blés d’or s’illustrent sur plusieurs scènes en Alberta, au Canada et à l’étranger, dont à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Calgary en 1988 et lors de la commémoration de la tentative de débarquement de Dieppe, en France. Cette troupe est la première à enseigner les danses folkloriques traditionnelles canadienne-française.

Lise se passionne pour le folklore. Elle fera des émules. Des troupes de danse folklorique sont créés à Edmonton, Calgary, St-Isidore.

Après l’incendie du centre culturel francophone de Saint-Paul, elle s’engage dans le projet de reconstruction de l’édifice. Avec son amie Fernande Bergeron, elle se rend à Montréal pour rencontrer le Secrétaire d’État aux langues officielles, Serge Joyal. Elles obtiennent une somme de 60 000$. Elles mobilisent leur communauté et atteignent leur objectif. Nous n’avions peur de rien, se rappelle Fernande.

Lise Holeton participe au lancement de la Société Héritage franco-albertain qui amasse photos, documents et entrevues avec les pionniers de cette communauté. Cette collection a permis de préserver une partie importante de notre histoire. Elle est conservée aux Archives provinciales francophones de l’Alberta et au Campus Saint-Jean.

Elle siège à la Société pour l’éducation francophone de Saint-Paul qui permet l’ouverture de l’École du Sommet. Entre la création du comité et l’ouverture de l’école, il s’écoule près de 9 ans. Rencontres et réunions interminables, poursuites juridiques, la communauté est divisée, mais l’école finit par ouvrir ses portes.

Convaincue de l’importance de la préservation de toutes les cultures, elle accepte l’invitation de la ministre de la Culture, Mary LeMessurier, de siéger au conseil d’administration de l’Alberta Foundation for the Performing Arts. Avec l’appui du célèbre musicien Tommy Banks, elle sera responsable de l’octroi d’une première subvention qui permet à k.d.lang de produire un premier album.

Sa contribution est reconnue par de nombreuses distinctions dont le prix Marguerite-Dentinger de l’Association canadienne-française de l’Alberta et la médaille de la Compagnie des Cent associés.

Lise Holeton s’est éteinte le 11 juin 2021, à Saint-Paul, à l’âge de 71 ans. Elle laisse dans le souvenir de tous ceux et celles qui l’ont connu, l’exemple d’une femme dévouée, attachée à ses racines et progressiste.

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