ARTISTES
Julien FORCIER
Comédien, metteur en scène, auteur
Né à Victoriaville, Québec, le 21 avril 1935

Julien Forcier est issu d’une famille nombreuse de Victoriaville. Très tôt, avec ses frères, il découvre la musique et crée avec eux des harmonies vocales qui font la joie des spectateurs de la petite ville. En 1956, il déménage à Trois-Rivières, où il se joint à la troupe de théâtre amateur les Compagnons de Notre-Dame (aujourd’hui les Nouveaux Compagnons.) Il décide alors de s’inscrire à l’École nationale de théâtre de Montréal, d’où il sort avec un diplôme en 1963. Pendant sa formation, il est assistant metteur-en-scène de Guy Hofmann, au Théâtre du Nouveau Monde, pour la production de Piège pour un homme seul, de Robert Thomas, et de Jean-Louis Roux pour Le pain dur, de Claudel, au même endroit.
En 1963, il dirige les ateliers de théâtre au Camp des Jeunesses Musicales du Mont Orford. Il y monte L’épouse injustement soupçonnées de Jean Cocteau et Celui qui dit oui, Celui qui dit non de Bertold Brecht. Il est ensuite invité à monter un spectacle au Cercle Molière, la troupe franco-manitobaine de Saint-Boniface. Avec eux, il part en tournée en Colombie-Britannique.
Le gouvernement fédéral – qui songe à construire des centres culturels partout au pays pour souligner le centenaire de la fédération – embauche ensuite Julien pour effectuer une tournée des communautés francophones partout au Canada, ce qu’il fait à l’automne de 1964. On l’envoie ensuite en France pour étudier le fonctionnement de certains centres culturels. C’est durant ce voyage qu’il participe en Tunisie à un rencontre théâtrale de près de 3 mois financée par l’UNESCO. Il y rencontrera les célèbres metteurs en scène britanniques Peter Brook et Joan Littlewood, dont il devient brièvement l’assistant à Londres en 1965. La scène artistique est en ébullition, et il y rencontre les Beatles, Peter O’Toole, etc. À peine revenu à Montréal, le gouvernement du Québec l’envoie dans les pays de l’Est pour y développer des contacts avec les artistes et administrateurs de la scène, dont le grand metteur en scène polonais Tadeusz Cantor.
Fort de ces expériences, il devient Chef d’unité de Production artistique de la Place des Nations lors de l’Expo de Montréal en 1967.
Julien Forcier travaillera ensuite au développement de centre culturels au Québec jusqu’à son départ pour l’Alberta, en 1970, afin de prendre la direction artistique du Théâtre français d’Edmonton (TFE).
Il montera, entre autres pièces, Ma petite ville de Thornton Wilder (1971), Six personnages en quête d’auteur de Pirandello (1972) et Le malade imaginaire de Molière (1973). Julien revient au Québec en 1974 pour travailler à la préparation des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de 1976. Après les jeux, il demeurera quelques années à l’emploi des installations olympiques.
Son ex-femme, la comédienne Eve Marie, assumera la direction artistique du TFE pour deux saisons, entre 1977 et 1979.
Au début des années 1980, Julien Forcier, sa partenaire Sylvie Nicolas et deux autres associés créent un café-théâtre dans sa ville natale de Victoriaville, le Perce-Rêve. L’aventure se termine mal, et il va s’installer à Québec pour travailler à l’organisation des Grands Voiliers, dans le cadre des célébrations du 350e anniversaire de la ville de Québec en 1984.
Il revient à Edmonton en 1988 pour assumer de nouveau la direction artistique du Théâtre français d’Edmonton (TFE). Il y restera jusqu’à la fusion du TFE avec la Boite à Popicos et le Théâtre du coyote, en 1992. Il montera plusieurs spectacles, dont Les grands départs (Languirand, 1989), Jacques ou la soumission (Ionesco, 1990) et Voulez-vous danser? (Verret-Chiasson, 1991), avant de retourner à Québec.
Dans les années 1990, il se concentre sur des contrats de comédien, et se met à l’écriture. En 1997, Il publie 11, rue Zéphirin et, quelques années plus tard, Des récits et des êtres.
La dernière pièce à laquelle il participe est Le songe d’une nuit d’été, de Shakespeare, mis en scène par Robert Lepage au théâtre Trident de Québec en octobre 1995.
Julien Forcier s’éteint à Québec le 4 septembre 2018 à l’âge de 83 ans.