Issue d’une famille où le français demeure une affirmation identitaire importante, Josée Lajoie a depuis toujours baigné dans la culture et la chanson d’expression française. Son père Jean-Claude Lajoie a fait partie d’un ensemble vocal au Collège Saint-Jean dans les années 1950 avant de devenir un des pionniers des boîtes à chansons albertaines. Josée n’a que huit ans lorsque voit le jour J’ai vu le Loup, le Renard et le Lion, un spectacle sur disque mettant en vedette Robert Charlebois, Gilles Vigneault et Félix Leclerc. Elle chantera plus tard Les gens de mon pays de Vigneault à l’émission À guichets fermés de Radio-Canada. La parution de l’opéra-rock Starmania en 1978 sera un autre moment fort pour la jeune chanteuse et une des vedettes du célèbre opéra-rock québécois Fabienne Thibeault, deviendra une influence importante pour Josée. En parallèle à tout ça, la mode disco bat son plein et Josée Lajoie devient une adepte de Donna Summer et des Bee Gees.

Diplômée du programme de musique au Collège communautaire Grant MacEwan (1), Josée a fait ses premiers pas dans le métier en tant que professionnelle à 19 ans, dans le rôle principal de la production musicale ‘La Légende de l’Avenir’ (1986) réalisée pour la télévision de Radio-Canada en Alberta. Puis à part une participation à la série Voix et Rythmes – il faut attendre encore quelques années avant qu’elle laisse sa marque.

En juin 1989, Josée Lajoie sera des quatre artistes retenus pour participer au Gala provincial de la chanson, organisé pour célébrer les 40 ans de la radio française en Alberta. À quelques jours de la date limite, elle ravive une composition oubliée dans un tiroir, ajoute un classique du groupe rock Offenbach apprend en quelques heures une chanson inédite de l’Acadien Jac Gautreau. Après une répétition générale pas très inspirante, elle casse littéralement la baraque lors de la finale. Elle est choisie la lauréate et est invitée au Festival international de la chanson de Granby à l’automne 1989 où contre toutes attentes elle remporte les grands honneurs dans la catégorie interprète. Elle reçoit son prix des mains de Ginette Reno. De l’avis de plusieurs, cette victoire a justifié la tenue de ce qui deviendrait éventuellement le Chant’Ouest et solidifié le concept de l’Ouest canadien comme partenaire national dans le développement de la chanson. Suivront en succession rapide des participations aux Francofolies de Montréal et à l’Empire des futures Stars.

Au début des années 1990, Josée et son mari quittent l’Alberta pour le Québec, à quelques kilomètres d’Ottawa. La communauté franco-ontarienne s’empresse de l’intégrer à sa communauté artistique. Elle est invitée au Festival franco-ontarien et à La Nuit sur l’Étang à Sudbury. Elle participera à plusieurs tournées provinciales dont Coup de Foudre en compagnie de Serge Monette et Paul Demers. En 1994, elle est choriste sur le disque à succès Johanne Blouin chante Noël. La même année, elle publie une cassette contenant huit titres dont Aujourd’hui qui tourne régulièrement à la radio et qui figure sur une compilation du Regroupement des Artistes de l’Ouest canadien (RADO) en 1998.

Josée Lajoie aura aussi effectué quelques incursions à l’international. En France, on la retrouve au Festival de musique d’Apt en Provence et au Théâtre des Amandiers à Paris.

Josée et sa jeune famille séjourneront en Chine pendant quelques années. Elle fera partie du groupe The Rhythm Dogs, « le premier ensemble de blues progressif de Beijing » remarque-t-elle fièrement. De retour dans la région de Gatineau en 1998, elle se consacre à sa famille, à quelques prestations-près. En 2003, elle publie Man Zou, une œuvre intimiste à l’accompagnement sobre au piano qui recèle de petites perles originales dont Valse, qui parle de sa famille comme étant depuis toujours son plus fidèle refuge. On y retrouve aussi des chansons de Zachary Richard (Pleine lune de décembre) et de k.d. lang (Curiosity). Man Zou (pron. Man Zô) est une expression en mandarin qui veut dire « Prends ça cool ».

Quatre ans plus tard, elle offre 9 pièces au Dépanneur en compagnie du guitariste et producteur Jay Knutson. En 2009, elle est la marraine du 20e Gala albertain de la chanson.

Malgré une présence respectable sur disque, Josée Lajoie se veut avant tout une artiste de la scène. Voici ce qu’elle disait à ce sujet en 2009 : « Je pense parfois à ce que (le journal) Le Devoir avait écrit sur moi après Granby, ‘Cette fille a du chien, des inflexions rauques à la Marjo… ‘. C’est une énergie que j’ai réussi à produire sur scène, mais jamais sur disque ».

Discographie

1994 Josée Lajoie (cassette)

1998 RADO 2 (compilation ; un titre – Aujourd’hui)

2003 Man Zou

2007 9 pièces au Dépanneur (enregistrement public)