ARTISTES

Jean GRAND-MAITRE

Danseur, chorégraphe, Directeur artistique Alberta Ballet
Né à Hull le 6 avril 1963

Jean GRAND-MAITRE

Jean Grand-Maitre vit toute sa jeunesse à Aylmer. Son père est électricien, sa mère gère la famille. Il a deux sœurs et un frère. Il adore le dessin.

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« Je préférais dessiner plutôt que de prendre des notes.

J’ai eu le bonheur de vivre mon adolescence pendant la grande période des films de danse : Fame, Saturday Night Fever, etc. Dans les soirées de danse, j’étais le gars le plus populaire auprès des filles », lance-t-il en riant.

C’est le titre de danseur le plus prometteur lors d’un stage de Québec Été Danse qui va le convaincre qu’il a le potentiel pour faire carrière. Il s’inscrit à l’École supérieure de danse du Québec. Il a 15 ans.

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« Contrairement aux filles qui sont recrutées très jeunes, les garçons peuvent faire ce choix de carrière plus tard. J’ai vite compris que j’étais dans l’aspect créatif de la danse comme chorégraphe. Cela m’a libéré de la pression d’être interprète.

À l’époque, je m’abreuve aux ballets présentés aux Beaux Dimanches de Radio-Canada. Je me rappelle d’avoir assisté en studio de Radio-Canada à Montréal un ballet du chorégraphe russe, George Balanchine.

Le chorégraphe doit présenter une vision unique, avec une esthétique personnelle, une signature reconnaissable et faire ressortir le meilleur d’eux-mêmes aux interprètes. »

Il danse pour le Théâtre Ballet Canadien (1987-1989), le Ballet de Montréal d’Eddy Toussaint (1990) et les Ballets de la Colombie-Britannique (1991). Il crée aussi quatre œuvres pour le Ballet Jorgen de Toronto.

En 1993, il crée Frames of Minds pour le Ballet national du Canada qui lance sa carrière internationale. Il est mis en nomination pour le prix Dora Mavor Moore, consacré aux arts de la scène de Toronto. Ce succès lui ouvre les portes du Carlisle Project, un prestigieux programme américain de conception chorégraphique, rattaché au Pennsylvania Ballet.

De grandes troupes étrangères lui commandent des oeuvres de soirée : La Velia degli Angeli pour le Théâtre de La Scala de Milan (!995), Exilium pour le Ballet de Stuttgart (1997(, Eja Matter pour le Ballet de l’Opéra de Paris, (1997), Ecclesia et Emma B Ballet de l’État de Bavière de Munich (1998 et 1999) et Liaisons dangereuses pour le Ballet national de Norvège d’Oslo (2000).

Au début des années 2000, après une brève pause, il décide de postuler pour prendre la succession de au Alberta Ballet.

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« L’Alberta Ballet est une troupe de 26 danseurs très forte. L’économie à cette époque est très florissante. On sent que tout est possible. »

Il met en scène des versions populaires de Carmen de Bizet., de Cendrillon de Prokofiev. Il fait deux tournées en Chine et une tournée pancanadienne.

En 2006, il crée The Fiddle and The Drum en collaboration avec Joni Mitchell. Cette dernière est fascinée par la transposition de ses chansons sur la scène du ballet. Il en résulte une production cinématographique qui sera mise en nomination pour 11 Rosies et un Gemini. La même année, il présente Solitario avec le Ballet national de Cuba au 20e anniversaire du festival de ballet de la capitale cubaine

L’année suivante, il présente Les liaisons dangereuses et le Requiem de Mozart avec plus de 200 artistes.

En 2009, il est nommé directeur chorégraphe des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Vancouver. Ces spectacles seront vus par plus de 2 milliards de personnes.

En 2010, il crée notamment Fumbling Towards Ecstasy en collaboration avec Sarah McLachlan. Il s’ensuit la création de Love Lies Bleeding créé avec Elton John.

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« J’ai vécu le moment le plus intense de ma carrière. La veille de la première, je pense à la réaction du public. Le ballet se termine avec deux hommes qui s’embrassent pendant plus d’une minute. On est quand même à Calgary… Le soir de la première, on a droit à une ovation debout durant de longues minutes. On avait gagné notre pari. »

En 2011, il organise une tournée pour célébrer les 60 ans du Ballet national du Canada. Il présente la première de Love Lies Bleeding à Toronto. Il est invité à Lyon pour concevoir une chorégraphie pour les finissants du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon. Il met en place une tournée de Casse-Noisette à Victoria, Edmonton et Calgary.

L’année suivante, il propose un programme des Grands chefs d’œuvres du 20e siècle mettant en vedette les chorégraphies de Georges Balanchine et de Twyla Tharp. Son année culmine par la présentation de Balletlujah! inspiré du répertoire de k.d. lang. Il participe également à un documentaire de 60 minutes de CBC sur cette création.

Chaque année est plus occupée que la précédente. Ce génie créatif présente If You Could Read My Mind au Stampede de Calgary en 2015. Il s’attaque à Dracula, Frankenstein, collabore avec des troupes au Québec en Argentine, avec le Ballet Trockadéro de Monte Carlo.

En 2020, la pandémie le force à l’arrêt, lui qui travaille sans relâche pour faire vivre sa troupe qui compte 200 employés. Il se tourne vers le dessin et vers la création de Phi, consacré à David Bowie. Enfin, il chorégraphie The Memory Room .

J’ai choisi de conclure ma carrière de chorégraphe et de prendre ma retraite. Ce n’est pas facile aujourd’hui de vivre dans le monde de l’art. Tout est trop mercantile, pamphlétaire,éducatif. Tout le monde met son doigt dans la tarte. Pour moi, la qualité d’une oeuvre d’art c’est aussi ses répercussions morales dans la société, mais ce n’est pas que ça.

Il demeure artiste en résidence ou il enseigne, participe à la collecte de fonds et sera conseiller du nouveau directeur artistique Chris Anderson.

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« Je suis comme Cher, j’ai droit à trois retraites. »

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