ARTISTES

Danièle PETIT

Peintre
Née en 1945 dans la Creuse

Danièle PETIT

Danièle Petit a grandi près de Blois, en France. Le 27 octobre 1967, dernier jour d’Expo 67, elle s’installe à Montréal pour ensuite déménager à Edmonton en 1971 où elle vit toujours.

Après avoir fait carrière dans les médias de la capitale albertaine, Danièle Petit prend sa retraite et, en 2007, devient peintre à temps plein. « J’ai toujours voulu faire de la peinture », affirme-t-elle. Pour y arriver, elle a suivi des ateliers et des classes de développement et elle continue de glaner sur Internet des idées et des techniques. De plus, Paul Sérusier est l’une de ses grandes influences, « à cause de la couleur et à cause de la poésie qui se dégage de ses peintures ». Forte de son apprentissage, Danièle participe régulièrement à des expositions.

Dès l’enfance, un esprit d’aventure l’anime, mais dans sa Touraine de châteaux et de la stricte géométrie des jardins à la française, elle sent qu’il n’y a pas de possibilités et que l’aventure est ailleurs. Pourtant, elle se souvient avec bonheur qu’à l’école, on allait jouer dans les jardins et le parc du château du village et que la Loire coulait, paresseuse, à proximité. Des échappées dans un monde disparu qui la faisait rêver. Ce qui frappe dans l’œuvre est le contraste entre « ce qui reste de l’enfance » et ce qui inspire l’artiste aujourd’hui en Alberta : « le ciel de la prairie, les vents et les grands espaces ».

Ainsi l’esprit d’aventure de l’artiste se manifeste dans sa démarche. En effet, elle favorise l’exploration et l’expérimentation, non seulement dans ses tableaux, mais aussi dans ses installations et dans des créations qu’elle développe avec le collectif d’artistes Devenir . Toutes ces approches permettent « une ouverture qui n’est pas toujours facile, mais qui me force à créer, à me donner des défis », insiste-t-elle.

Dans sa manière, Danièle favorise l’abstrait expressionniste, bien qu’elle aime aussi « jouer avec le figuratif ». « Dans l’abstrait, tu découvres ton caractère. L’abstrait demande une certaine rigueur et un apprivoisement. » Le jeu des couleurs permet aussi le « passage de l’émotion, si tu arrives à la libérer », ajoute-t-elle en riant. Et dans le figuratif, c’est la découverte des envies, des désirs. « Il y a tellement de possibilités. C’est comme écarter le rideau et découvrir ce qu’il y a derrière. »

Danièle préfère travailler le grand format, sans pour autant négliger le petit format, où souvent, croit-elle, elle réussit mieux à s’exprimer. Devant le tableau encore à se faire, le canevas peut freiner l’élan créatif, peut faire obstacle. « Ce n’est pas toujours évident, avec une palette de couleurs, de transmettre une idée sur la toile. »

Si Danièle travaille principalement avec l’acrylique, elle expérimente aussi avec d’autres matériaux, comme le collage et la technique mixte. Elle applique l’acrylique par couches successives et, parfois, en ajoutant un peu de pastel.

Ce qu’elle cherche à exprimer dans les formes abstraites, c’est le partage des sentiments de tous les jours, c’est de poser une question et de séduire aussi, tout en portant un regard furtif sur le monde. C’est comme « échanger quelques mots en passant entre inconnus ». Danièle a souvent voulu exprimer à travers les formes abstraites les expériences humaines plus sombres, comme la guerre et la violence. Mais maintenant, c’est plutôt dans l’écrit qu’elle se penche sur ces sujets. « La peinture, dit-elle, est une récréation énorme pour moi. »

Ainsi, la poésie occupe une place importante dans l’ensemble de l’œuvre chez Danièle Petit. Elle peut choisir de laisser des traces de mots sur les toiles elles-mêmes. Ou bien, elle compose un poème pour accompagner un tableau. Ces poèmes sont présentés en français et en anglais. Pour le visiteur qui les lit, chaque langue laisse une impression différente, car l’émotion est intrinsèquement liée au langage de chaque culture. Et de fait, le visiteur peut réinterpréter le tableau différemment.

Danièle Petit le dit bien : « Ma voix peut être entendue dans mes peintures. » Quelle que soit la technique que choisit l’artiste, les mots jouent en symbiose avec l’œuvre picturale pour aller chercher une émotion, pour créer le partage.

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