ARTISTES
Bernard SALVA
Voyageur et « marathonien » du théâtre,
éducateur, musicien folk, auteur
Né à Alger le 21 août
Qu’il s’adonne au théâtre, à l’écriture de nouvelles ou de textes de chanson, il y a aussi un peu du sculpteur chez Bernard Salva. Ses sculptures sont les mots qu’ils choisit, qu’il largue, qu’il récupère ou non par la suite et qu’il cisèle. Il est un artiste multidisciplinaire dont la rigueur est reconnue. Un homme au parcours intense et diversifié qui hésite à se définir avec trop de précision. Il se veut – entre autre – un « voyageur du théâtre » d’où cette mission qu’il s’est donnée de parcourir la planète à la recherche d’inspiration.
En Angleterre, il dévore l’œuvre de D.H Lawrence et du poète Ted Hugues et s’immerge Shakespeare. Toutefois, ce n’est que dans la vingtaine qu’il s’intéresse véritablement au théâtre. « J’ai joué beaucoup de névrosés neurasthéniques, dont Hamlet » admet-il en entrevue en 2012. En 1998, il crée la pièce solo Rendez Vous On The Road et le projet Modern Troubadour qui l’amènent en Europe, en Asie et Australie ainsi qu’au Liban, à Singapour, aux États-Unis et au Canada.
Tous ces voyages l’inspirent à partager son art, ce qu’il fait depuis près de 20 ans. « L’enseignement est un vase communiquant avec l’artistique. Ça me permet de chercher, d’explorer et ça répond à mon besoin de m’éduquer ». Il renforce cela en se rappelant ce que lui a dit Marc Arnal, alors doyen de la Faculté Saint-Jean et un des responsables de sa venue au Canada : « Quoiqu’il arrive, il faut garder sa capacité d’émerveillement ». Bernard Salva devient artiste en résidence à la Faculté (maintenant) Campus Saint-Jean en 2004. Depuis, de nombreux projets – dont le Théâtre à l’Ouest – auront servi de premières expériences à plusieurs comédiens débutants. En 2021 – en pleine crise du COVID – Bernard met en scène le Cabaret Champagne et Citron, un spectacle de sa troupe présenté en virtuel.
Pendant cette même période, il révise ce qui devrait être son prochain effort littéraire qui a pour titre provisoire Haïkus libres à double tour. « J’en étais à trente-six révisions bien comptées, révèle-t-il. ‘Écrite c’est réécrire’ disait (l’auteure française) Marguerite Duras ».
Une des réalisations les plus importantes de Bernard Salva est le Théâtre à Grimone, un événement annuel qu’il a créé en 2002. Le site Web de l’événement parle d’un théâtre déambulatoire : « Du théâtre brut, de tréteaux sans autre décor que le ciel du haut-Diois et les pierres du hameau, avec l’accompagnement d’un musicien acoustique ».
En 2011, Bernard Salva entame une autre tranche de vie en publiant un premier album de chansons originales. Les onze titres de Transports ont été réalisés à Paris à quelques pistes près. On note en effet des collaborations des musiciens albertains Jason Kodie et Mireille Moquin. Fidèle au thème que suggère son titre, le disque nous amène « de l’Algérie jusqu’au Canada, en passant par Paris et Mallorca ». On doit attendra presque dix ans avant que n’apparaisse Rêveur éveillé, un ouvrage « plus rageur » aux dires de son auteur. « On exprime ce qu’on a dans le ventre » offre Bernard. « On veut mettre de l’avant notre complexité. Nos paysages intérieurs. La vie est un ‘Long And Winding Road’, ajoute-t-il avec un clin d’œil, heureux de paraphraser les Beatles.
En 2019, le Regroupement artistique francophone de l’Alberta souligne la contribution de Bernard Salva à la communauté artistique de la province en lui remettant le Prix Sylvie Van Brabant.
ŒUVRES (sélection)
2002 Théâtre à Grimone (événement annuel, Haut-Diois, France)
2011 Transports (CD)
2014 Dalia, une odyssée (Éd. Les Cygnes)
2014 La dernière folie de Hamlet et de Kurt Cobain (théâtre)
2020 Rêveur éveillé (CD)
2021 Tout est vrai… même ce que j’ai inventé (Éd. Stella Maris)