ARTISTES
Bérangère MERCIER
Paysagiste, portraitiste, chanteuse d’opéra, co-fondatrice d’organismes d’opéra et d’arts visuels, née le 5 mars 1898 à Sainte-Julie de Laurierville (Québec), décédée à Edmonton, le 7 août 1981.
BÉRANGÈRE MERCIER
Bérangère Mercier et sa famille se rendent à Duvernay, Alberta en 1909 et ensuite à Edmonton en 1913. Dans sa vie professionnelle et communautaire elle a occupé le poste de secrétaire bilingue au ministère des Postes à Edmonton de 1935 à 1954. Pendant toute sa vie, elle est très active dans le mouvement féminin franco-albertain, soit en tant que membre ou présidente du club Les Bonnes Amies, soit au sein de la Régionale Jean-Patoine d’Edmonton de la Fédération des femmes canadiennes- françaises de l’Alberta. Elle a aussi été nommée au comité patrimoine et histoire de l’Association canadienne-française de l’Alberta en 1961.[1]
Avant d’être diplômée au Conservatoire de musique de Toronto en juillet 1935, la première mention d’elle dans les journaux est en tant que soliste à un concert à la paroisse Saint-Joachim d’Edmonton en 1925. Peu après sa graduation, elle est parmi les premiers membres à se joindre au Edmonton Civic Opera Society. Mercier est active et bien appréciée dans les pages du Edmonton Journal pour sa voix soprano jusqu’à la fin des années 1930. Entre autres, elle a chanté lors de l’émission inaugurale de la station de radio CKUA en 1928 et avait sa propre émission de 1931 à 1933. Elle s’implique dans la société d’opéra dans divers rôles au conseil d’administration jusqu’à 1959.
Madame Mercier est autodidacte en peinture, avec le soutien de William Johnstone, avec qui elle figure parmi les membres fondateurs du Edmonton Art Club (EAC) en 1921. Quatorze Edmontoniens sont sélectionnés par un jury pour mériter leurs places comme les premiers membres du nouveau club. Mais véritablement, sa transition d’une carrière artistique musicale vers une carrière axée principalement vers les arts visuels coïncide avec un voyage de nature sabbatique sur la côte du Pacifique en 1935, dédié au dessin de paysages. Au moment du centenaire du EAC en 2021, on rend hommage à un de ses ouvrages les plus remarquables, Drumheller Badlands, donné par son neveu et artiste de renom à Edmonton, Sylvain Voyer.[2]
Selon Guy Lacombe[3], Bérangère Mercier aurait peint un portrait original du père Albert Lacombe qu’il estime d’une grande valeur. Madame Mercier avait aussi mis la main sur une statue sculptée au moment de l’arrivée du père Lacombe à Saint-Albert, en guise de paiement de la part de la famille Poirier de Picardville en échange d’une de ses œuvres. Lorsque le Musée provincial de l’Alberta de l’époque a voulu l’ajouter à leur collection, elle a dit:
« Je donnerai cette statue au Musée provincial le jour où l’on nous donnera notre coin à nous, Canadiens français ».
Bérangère Mercier est décédée le 7 août 1981 à l’âge de 83 ans. En guise de reconnaissance de sa contribution au monde des arts dans cette province, elle a été inscrite dans le « Grand livre photobiographique » de 35 femmes franco-albertaines aux Archives provinciales de l’Alberta.
Denis Perreaux
Sources:
Guy Lacombe, Capsules d’histoire de l’Alberta, Edmonton, Alberta, 1993.
Archives provinciales de l’Alberta, Description administrative, fonds Bérangère Mercier, SL1214, consulté le 26 octobre, 2022.
Claude Roberto, Ph.D., « Identité francophone et archives en milieu minoritaire franco-albertain (Canada) », conférence prononcée au congrès du Conseil international des Archives, Brisbane, Australia, le 20 au 24 août 2012.
Le franco-albertain, October 14, 1981, Page 7.
Edmonton Art Club, our history, consulté le 30 octobre 2022.
Edmonton Journal, Funeral held for B. Mercier, artist, singer, Edmonton, Alberta, Canada, le 18 août 1981.
[1] La Survivance, le 15 novembre 1961, p. 8. consultée le 26 octobre 2022.
[2] Fish Griwkowsky, “Edmonton Art Club celebrates 100 years at AGA, which it helped create”, Edmonton Journal, le 11 novembre 2021, consulté le 30 octobre 2022.
[3] Guy Lacombe, Capsules d’histoire de l’Alberta, Edmonton, Alberta, 1993, p. 211-212.