ARTISTES

André ROY

Comédien, auteur et animateur (radio et télévision)
Né le 30 septembre 1944 à Delmas, Saskatchewan

André ROY

Dans Plus d’un siècle sur scène!, André Roy se révèle ainsi : « … depuis mon tout début en 1962 avec les Collégiens Comédiens, sous la direction de Réginald Bigras, j’ai adoré faire du théâtre. Après avoir joué L’Avare de Molière dans le petit théâtre de poche qu’était La Boutique, une salle pas du tout fait (sic) pour cela, j’ai tout de suite appris à me lancer corps et âme dans les productions de théâtre… laissez-moi souligner Le Malade imaginaire, mis en scène par France Levasseur, spectacle monté au complet avec le clavecin, des clarinettes, et les divertissements à l’entracte; Les Fourberies de Scapin avec Gérard Guénette, probablement le meilleur comédien de chez-nous. Je me souviendrai toujours de notre présentation de cette pièce à Calgary. Il n’y avait pas de salle pour nous, alors nous avions présenté le spectacle au Sales Pavillion où il y avait eu un encan de vaches et bœufs en après-midi… »

La vie d’André Roy, ce petit gars de Delmas, Sask., ne s’est pas déroulée en ligne droite. Fils de Robert et de Yvonne (née Blais) Roy, il fait partie d’une fratrie de sept frères et quatre sœurs. Sa jeunesse, il la passe à Delmas, Saskatchewan. C’est à Edmonton qu’André fait la rencontre de Lydia Bruneau; ils se marient en 1969 et ont deux filles, Chantal et Joelle. André et Lydia ont quatre petites-filles.

André étudie au Collège de Saint-Boniface, Manitoba, puis au Collège Saint-Jean à Edmonton. Par après, il devient animateur d’émissions au poste de la radio privée qu’est alors CHFA. André Roy privilégie la comédie et il accepte volontiers d’animer l’émission-jeunesse Salut les Copains et sa carrière est effectivement lancée. Son envol comprend la chanson d’expression française et les Johnny Hallyday, Sylvie Vartan ainsi que la vague des formation Yéyé du Québec. Il a créé le groupe musical les Mikis, formation franco-albertaine qui interprète les grands titres courants. En 1967, année centenaire du Canada, André propose un projet commémoratif mettant en lumière les talents émergents de l’Alberta. Ce projet devient la boîte à chanson Chez Pierrot où évolue, entre autres, France Levasseur-Ouimet, sa complice depuis lors jusqu’à nos jours.

En dépit de son succès en Alberta, André soumet sa candidature à l’École nationale de théâtre à Montréal en 1966 et est accepté. Il manque malheureusement de confiance en lui et ne s’y rend pas. Mais, en 1970, il quitte CHFA et tente sa chance au Québec. Cela ne marche pas comme il le souhaite, car les stations réputées ont déjà toute une écurie d’animateurs vedettes à leur emploi. André reprend alors ses activités en Alberta auprès de CHFA. Puis, après la création de la nouvelle station télévision de Radio-Canada en Alberta, CBXFT, il est assistant à la production télévision et éventuellement présentateur des bulletins de nouvelles sportives.

Comme la trajectoire d’André n’a jamais été en ligne droite, il continue de poursuivre sa passion du théâtre dans plusieurs créations du Théâtre français d’Edmonton. Plus elles sont loufoques, plus André aime cela. Les pièces de Molière l’emballent particulièrement. L’attitude d’André lui vaut le sobriquet de « monsieur positif ».

Puis, en 1988, on lui confie l’animation de l’Autoroute électronique, magazine socio-culturel diffusé à l’étendue de l’Ouest canadien. C’est une année marquante pour André, car il se rend au Festival international de théâtre à Québec où il tient la vedette dans La Vie après le hockey de Ken Brown. Puis, André Roy fait suivre tout cela de la création théâtrale qui le définit le mieux, notamment Il était une fois Delmas, Sask… mais pas deux fois, un projet de théâtre qui parle d’assimilation et du rôle des Églises dans ce phénomène : « la messe dite en anglais, l’exhortation aux familles nombreuses et l’appui à l’exogamie ». À l’avis d’André, « l’Église a abdiqué son rôle ».

Deux ans plus tard, en 1990, André prend sa retraite de Radio-Canada. Mais pas complètement, car pendant une dizaine d’années il se produit à la télé dans les séries jeunesse SMAC, C\QUI…C/MOI et Clandestin où il incarne le personnage YOR (ROY à l’envers), « personnage extra-terrestre sur terre pour étudier le comportement humain. » Il ajoute fièrement : « On filmait avec les élèves pour les aider à sortir de leur isolement. Des jeunes ont choisi de faire carrière en télévision grâce à leur expérience avec l’émission YOR! »

Et là, André Roy marque un temps d’arrêt qui dure presque dix ans. En 2009, on lui demande d’animer une émission spéciale à l’occasion du 60e anniversaire de CHFA. De plus, il s’associe au comédien Gilles Denis et à l’autrice France Levasseur-Ouimet. Ensemble ils fondent Les Productions du Garage. André fait de la tournée en Alberta, dans l’Ouest en général et ailleurs au Canada. Il présentera plus de 100 fois La Sainte-Flanelle, sa réinvention de La Vie après le hockey.

En 2021, André Roy devient le premier récipiendaire du Prix Lumière du Regroupement artistique francophone de l’Alberta. Ce prix reconnaît les membres de la communauté ayant eu des parcours hors du commun qui ont également eu un effet d’entraînement sur ceux qui ont suivi. Cette année-là, on voit André de nouveau au théâtre, cette fois dans le cadre du Festival Fringe d’Edmonton dans Everything is Beautiful, la version anglaise de Prends mes yeux, tu vas voir de France Levasseur-Ouimet. « Nous avons fait salle comble chaque soir. » En 2022, André Roy envisage reprendre ce rôle dans les diverses éditions du Fringe à l’étendue de l’Ouest canadien.

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